Voici une sélection de jolis poèmes pour souhaiter à son papa une tendre fête des pères.
POUR MON PERE
Mon père aimé, mon père à moi,
Toi qui me fais bondir
Sur tes genoux
Comme un chamois,
Que pourrais-je te dire
Que tu ne sais déjà ?
Il fait si doux
Quand ton sourire
Eclaire tout
Sous notre toit.
Je me sens fort, je me sens roi,
Quand je marche à côté de toi.
Maurice carême
À PAPA
- J’écris le mot agneau
Et tout devient frisé :
La feuille du bouleau,
La lumière des prés.
- J’écris le mot étang
Et mes lèvres se mouillent :
J’entends une grenouille
Rire au milieu des champs.
- J’écris le mot forêt
Et le vent devient branche.
Un écureuil se penche
Et me parle en secret.
- Mais si j’écris papa,
Tout devient caresse,
Et le monde me berce
En chantant dans ses bras.
Maurice CARÊME
UN PAPA
Un papa rapluie
Qui me fait un abri
Quand j’ai peur de la nuit.
Un papa ratonnerre
Je ne sais pas quoi faire
Quand il est en colère
Un papa rasol
Avec qui je m’envole
Quand il rigole
Un papa tout court
Que je fête en ce jour
Avec tout mon amour
Pierre RUAUD
APRES LA BATAILLE
Mon père, ce héros au sourire si doux,
Suivi d’un seul housard qu’il aimait entre tous
Pour sa grande bravoure et pour sa haute taille,
Parcourait à cheval, le soir d’une bataille,
Le champ couvert de morts sur qui tombait la nuit.
Il lui sembla dans l’ombre entendre un faible bruit.
C’était un Espagnol de l’armée en déroute
Qui se traînait sanglant sur le bord de la route,
Râlant, brisé, livide, et mort plus qu’à moitié.
Et qui disait: » A boire! à boire par pitié ! »
Mon père, ému, tendit à son housard fidèle
Une gourde de rhum qui pendait à sa selle,
Et dit: « Tiens, donne à boire à ce pauvre blessé. »
Tout à coup, au moment où le housard baissé
Se penchait vers lui, l’homme, une espèce de maure,
Saisit un pistolet qu’il étreignait encore,
Et vise au front mon père en criant: « Caramba! »
Le coup passa si près que le chapeau tomba
Et que le cheval fit un écart en arrière.
» Donne-lui tout de même à boire « , dit mon père.
Victor Hugo (1802-1885)
LE PERE ET LA FILLE
Elle avait pris ce pli, dans son âge enfantin,
De venir dans ma chambre un peu chaque matin.
Je l’attendais ainsi qu’un rayon qu’on espère.
Elle entrait et disait : « Bonjour, mon petit père ! »
Prenait ma plume, ouvrait mes livres, s’asseyait
Sur mon lit, dérangeait mes papiers et riait;
Puis soudain s’en allait comme un oiseau qui passe.
Alors je reprenais, la tête un peu moins lasse,
Mon oeuvre interrompue, et, tout en écrivant,
Parmi mes manuscrits je rencontrais souvent
Quelque arabesque folle qu’elle avait tracée,
Et maintes pages blanches entre ses mains froissées,
Où, je ne sais comment, venaient mes plus doux vers…
Victor Hugo